PHOTO DU MOIS – novembre 2018 – la photo d’identité

Le contexte

Vous avez un nouveau message, aujourd’hui, à 14h12 :
« Oui, bonjour monsieur, j’aurais voulu savoir si vous faisiez des photos d’identité. Je cherche quelqu’un pour pouvoir faire le passeport de mon fils. Merci de me recontacter au 06 8* ** ** **. Au revoir »

Un message auquel je réponds environ 2-3 fois par semaine. Mais non, je ne fais pas les photos d’identité. D’une part parce que je n’ai pas de studio monté et prêt à l’usage (ma femme ayant curieusement refusé que le salon soit annexé par des flashs, des réflecteurs, des trépieds…). D’autre part parce que c’est assez chiant à faire (même si je ne nie pas l’utilité pour le client). C’est un exercice extrêmement normé où la créativité n’a pas du tout sa place. Bref, ce n’est pas un travail pour moi. J’en profite donc pour m’excuser aujourd’hui auprès de tous ceux et celles ayant trouvé mon nom sur les pages jaunes : je ne ferai pas vos photos d’identité. Mais comme je suis sympa, vous pouvez toujours continuer de m’appeler. Je me ferai un plaisir de vous indiquer un collègue pas trop loin ou l’adresse d’un photomaton.

 

L’exception

Chaque règle ayant son exception, il m’arrive parfois de changer d’avis…

A chaque début d’année, les parents doivent remplir une petite fiche de renseignements pour leur enfant scolarisé. Le mien étant en maternelle, j’ai écrit le mot « photographe » dans la case « profession du père ». Quand ensuite on nous demande de donner 4 photos d’identité, je sens comme une certaine pression sur les épaules. Un peu comme un challenge à relever, un examen à passer, un défi Ford Boyard qui m’est destiné (oui rien que ça…) !

Bref, vous l’aurez compris, hors de question de faire ça à l’arrache dans une cabine de photomaton, il en va de ma dignité. Et comme ce n’est pas pour des papiers officiels, je peux me permettre un peu de fantaisie. Il faut savoir que j’ai un fils qui déteste être pris en photo (une malédiction de papa photographe je pense). Ce jour là, j’aurais pourtant pu négocier une photo déguisé en jedi avec cape et sabre laser mais c’était un peu too much pour cette rentrée en grande section. Quand j’ai précisé le projet : une « belle photo normale » pour donner à la maîtresse c’était bien moins vendeur curieusement…

Vu la tournure des événements, j’ai évité de sortir tout mon matériel de studio (un gain d’1h). Il pleut dehors et mon modèle a autant d’enthousiasme que Booba dans un concert de Chantal Goya (oui, j’aime les références culturelles). Il faut donc faire vite. Un mur bleu, qui rappellera la couleur de ses yeux. Une baie vitrée qui fera office d’éclairage. Je pose mon fils sur la première marche de l’escalier, il choisit de faire des grimaces. A ce moment là, je sens tout de suite qu’on est passé sur une épreuve Ninja Warrior. Je sors alors ma botte secrète : je lui chuchote une phrase incompréhensible. Interpellé, il arrête de grimacer et me demande de répéter ce que je viens de lui dire. J’ai alors toute son attention, Alleluia !!!! CLIC, c’est dans la boîte ! Une photo du fiston pour toute l’année de grande section.

 

La photo

maternelle école sainte marie

 

La photo d’identité donnée à la maîtresse

sorinières photographe

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